Notre Gouvernement ayant inventé le concept extravagant du “jour férié qui peut cependant être travaillé par une partie variable des salariés”, ce 5 juin 2006, lundi de Pentecôte, la situation risque d’être assez embrouillée...
Disons pour simplifier que la quasi-totalité du secteur public sera en congé, que tout le secteur non salarié (professions libérales, notamment) sera aussi en congé, que les enfants seront en vacances mais que leurs profs seront “collés”, et que le secteur privé risque d’être plutôt au boulot. Quand la “complexitude” prête main-forte au désordre social !...
Le seul point commun entre les salariés du privé et ceux du public est que le Gouvernement les oblige à travailler une journée supplémentaire (Et pourquoi pas deux l’an prochain. Il s’agit-là du principe même du travail forcé, bien connu dans certaines dictatures, mais qui demeure inacceptable.
Tout ce désordre pour aboutir à un rendement économique non démontré, pour une taxe discriminatoire finançant essentiellement le désengagement de la Sécu, selon le vieux principe des vases communicants... Comme pour la vignette auto, de qui se moque-t-on ?
Le gouvernement a pris la décision unilatérale d'imposer une journée de travail gratuite aux salariés. Les personnes âgées n'en profiteront pas. Les premiers bénéficiaires en seront les employeurs et le budget de l'Etat.
Ce n'est pas de la solidarité, c'est de l'arnaque ! Cette mesure va à l'inverse d'une véritable solidarité. L'augmentation des salaires, le développement de l'emploi sont essentiels pour dégager des ressources permettant de répondre durablement au financement de la dépendance dans le cadre de la protection sociale.
Il n'y a aucune raison de se laisser faire. Nous voulons obtenir du gouvernement qu'il renonce à cette mesure et des entreprises qu'elles négocient pour ne pas imposer de temps de travail gratuit aux salariés, pas plus le lundi de Pentecôte qu'un autre jour. Déjà, des accords d'entreprises ont permis aux salariés d'imposer que leurs employeurs versent la contribution de solidarité sans contrepartie sur leur temps de travail ou sur leur rémunération.